Propos sur la médiation

Un article de Valérie JUDE et Gabrielle PLANÈS

Le notaire est le professionnel du droit réputé être, traditionnellement, le spécialiste de l’amiable. Son image de marque, sa réputation, les qualités inhérentes à son statut, conditionnent la confiance que lui portent ses clients. En effet, tout en respectant le droit, en cas de difficultés propres à un dossier, le notaire recherche, naturellement, des solutions justes et équitables permettant d’éviter tout recours au tribunal. Il présente donc les pré-requis utiles pour exercer, ainsi que l’autorise sa profession, l’activité de médiateur.

Cependant, même si naturellement le notaire a de l’appétence pour la médiation et possède le savoir-être idoine pour être médiateur (bienveillance, congruence, autorité, écoute etc.) « on ne nait pas médiateur, on le devient ». Cela signifie que personne ne peut se déclarer être « Médiateur naturel ». Il est, en effet, indispensable d’avoir une formation adaptée permettant d’acquérir, non seulement les techniques de médiation mais aussi et surtout la posture, si complexe car peu naturelle, de médiateur. Cette formation procurera au notaire des compétences utiles à la fois pour gérer de manière optimale le personnel de son étude et ses clients. De plus, s’il est intéressé par la médiation, le notaire pourra exercer cette activité annexe, sans jamais la confondre avec son activité principale, de manière professionnelle donc avec le maximum d’efficacité.

Ainsi, grâce à ses nouvelles compétences de « facilitateur relationnel », le notaire pourra établir ou rétablir le dialogue entre ses clients. Si le différend est trop complexe et ancré dans le temps, il pourra faire appel à un de ses confrères notaire qui, agissant en qualité de tiers de confiance, pourra conduire les personnes vers des solutions acceptables, réalistes et durables. En tant qu’officier ministériel, le notaire rédigera le protocole d’accord de ses clients. Et ainsi, des dossiers difficiles pourront être clos au lieu de rester pourrir dans les armoires de l’étude, cela, à la satisfaction de tous : les clients, le notaire et ses collaborateurs. Les factures pourront être recouvrées et les esprits libérés.

Le notaire, médiateur de surcroît, aura la satisfaction de participer, tout en sagesse au rétablissement de la paix sociale.

Il est sans doute intéressant d’aller voir ce qu’est la médiation et de comprendre en quoi cette démarche est particulière et peut être source de grandes satisfactions mais aussi d’exigences éthiques et d’habiletés spécifiques.

A propos de Gabrielle PLANÈS                             

Après une formation en Ecole supérieure de commerce, Gabrielle Planès a eu une carrière en coopération à l’étranger.

A son retour en métropole, elle a suivi un master européen en management des Ressources humaines et effectué différentes formations tant en France qu’à l’étranger.

Elle pratique la médiation (Plus de 500 médiations) dans des domaines variés depuis plus de 20 ans.

Elle est co-auteur avec Thomas FIUTAK du livre « Le médiateur dans l’arène » éditeur Erès et co-auteur du « Kit du médiateur » éditeur Médias & Médiations. Elle a participé à l’écriture de trois ouvrages sur la médiation.

Elle a été pendant 5 ans conciliateur de justice.

Elle est présidente d’honneur de l’Association Nationale des Médiateurs (ANM), présidente d’une fondation de médiation dans l’espace francophone (IMEF) et présidente de PROMEDIATION (prévention et résolution de conflits armés par la médiation).

Elle est chevalier de la Légion d’Honneur pour ses actions en faveur de la médiation.